ISRADIPINE ! Un espoir pour les Parkinsoniens ?
Par FP91 le mercredi, septembre 24 2014, 09:03 - Information médicale - Lien permanent
Un traitement innovant est peut-être en train de voir le jour pour ralentir voir diminuer de manière importante l’évolution de la maladie de Parkinson.
Contrairement aux médicaments existant actuellement, basés sur la dopamine, le mécanisme d’action visé est d’agir sur le médiateur de l’ionisation du milieu neuronal dont la dégradation continue est la cause de l’évolution dégénérative de la maladie de parkinson. En d’autre termes il s’agit de modifier la manière dont les cellules nerveuses (les neurones) échangent des informations électriques sous formes d’ions sodium ou calcium au cour de leur vie.
L’isradipine est un antagoniste du calcium pour l'administration par voie orale sous forme de capsules contenant 2,5 mg ou 5 mg sous forme standard ou LP.
Ce médicament est prescrit depuis plusieurs années pour le traitement de l’hypertension artérielle.
La formule structurelle de l'isradipine est:
Chimiquement, l'isradipine est l'acide 3,5-pyridine dicarboxylique, 4-(4-benzofurazanyle)-1,4-dihydro-2,6-diméthyl-, méthyl ester 1-méthyléthyle. L’isradipine est une poudre cristalline jaune, fine, inodore ou présentant une légère odeur caractéristique. L’isradipine est pratiquement insoluble dans l'eau (<10 mg / L à 37 ° C), mais est soluble dans l'éthanol et facilement soluble dans l'acétone, le chloroforme et le chlorure de méthylène. Matière active: isradipine.
L'isradipine est un puissant inhibiteur des canaux calciques de la famille des dihydropyridines, avec une action sélective sur les canaux calciques voltage dépendants (Type L ou action lente).
A l’occasion d’examen des statistiques sur la fréquence des maladies neuro-dégénératives, on s’est rendu compte que les patients traités par l’isradipine présentaient un taux de maladie de Parkinson inférieur à celui de la population non traitée par cette molécules.
Les explications de cette anomalie sont venues de l’équipe du professeur James Surmeier de l’université de Rochester (USA)
La maladie de parkinson est due à la mort progressives de neurones qui dans une région cérébrale : « le locus Niger » produisent un neurotransmetteur nommé dopamine (d’où un déficit) Le traitement repose sur la prise orale de L-dopa, qui est convertie dans le cerveau en dopamine. Mais après quelques années la drogue perd de son efficacité.
Les travaux du professeur James Surmeier de l’université de North Western, à Chicago pourraient constituer un progrès majeur : un médicament, l’isradipine, utilisé pour traiter l’hyper tension artérielle, aurait la capacité de redonner des fonction génératrices de dopamine aux neurones vieillissant du « locus Niger ». L’équipe à découvert que les neurones dopaminergiques ne fonctionnaient pas la même façon chez les souris jeunes que chez les souris âgées. Les premières utilisent des ions sodium pour générer les signaux électriques indispensables à leur activité. Les secondes utilisent des ions calcium. Ces derniers à la différence des ions sodium consomment beaucoup d’énergie et, au fil du temps, stressent la cellule, la rendant vulnérable aux toxines et a l’oxydation. Ce passage du sodium au calcium au cours de la vie expliquerait que les neurones du locus Niger meurent plus facilement que les autres. Or l’isradipine peut bloquer les ions calcium au niveau vasculaire mais aussi cérébral. Les chercheurs ont montré que sous son action les neurones dopaminergiques retournaient a l’usage du sodium et se libéraient du stress induit par le calcium.
Cette propriété de l’Isradipine pourrait fortement ralentir l’évolution de la MP
A l’issu des études de phase I et II classiques en pharmacologie menées dans les différents laboratoires et sous l’impulsion des Fondations comme la J. FOX, la FDA (Food and Drug Administration des USA - notre ANSM), vient d’autoriser la phase III qui pourrait conduire à un traitement grand public dans quelques années.
Le fait que ce médicament est déjà très connu dans le traitement de l’hypertension va permettre de gagner un temps précieux sur la phase III. Le coût raisonnable de ce médicament déjà commercialisé est en outre un facteur favorable à sa mise sur le marché pour la MP.
Le protocole de la phase III
ETUDE et ÉVALUATION de l’innocuité, la tolérance et l'efficacité de l’Isradipine (Dynacirc® CR au USA, ICAZ® laboratoire Daiichi-Sankyo enFrance) pour la maladie de Parkinson
Le Groupe d'étude Parkinson (PSG), sous la direction de Tanya Simuni, MD (Université du Nord-Ouest), et Kevin Biglan, MD, MPH (Université de Rochester), mène une étude multicentrique, randomisée en double aveugle, contrôlée par placebo de l'isradipine chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson au stade précoce. Le but de l'étude est d'évaluer la sécurité générale et la tolérance de l'isradipine, afin de déterminer la dose efficace de l'isradipine et obtenir des données pilotes sur l'effet potentiel de l'isradipine sur le ralentissement de la progression de la maladie de Parkinson. Environ 18 centres de recherche en Amérique du Nord étudieront jusqu'à 100 sujets pendant 12 mois chacun.
Isradipine est un médicament qui est approuvé pour le traitement de l'hypertension artérielle par l'Agence Food and Drug Administration (FDA), mais pas pour le traitement de la maladie de Parkinson. Isradipine a montré un effet neuro-protecteur dans des modèles précliniques de la maladie de Parkinson.
Cette étude est menée en vertu de l’octroi d'une subvention de recherche de la FDA appuyée par la Fondation de la Michael J. Fox (MJFF) et la Fondation Dixon, de 23 M de dollars.
Nous restons très attentifs aux résultats de l’étude.
Bernard SAUVESTRE
Pour le Blog: france.parkinson91.blog.free.fr
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A bientôt pour des informations sur un projet innovant de la fondation Michael J FOX (New York USA).